Parmi les tâches à effectuer lors de l’entretien de son gazon, on trouve le terreautage, qui consiste, comme son nom l’indique, à déposer du terreau sur sa pelouse. Cette opération va permettre d’enrichir la qualité du sol, en fournissant aux brins d’herbe des éléments nutritifs indispensables à leur bonne santé.
Voyons plus en détail pourquoi il faut terreauter son gazon, comment et quand le faire, et aussi comment choisir un bon terreau pour son terrain.
Pourquoi terreauter son gazon ?
Comme tout être vivant, l’herbe a besoin de nourriture pour grandir et être en bonne santé. Selon ce que les herbes ingèrent, et en quelle quantité, la pelouse paraîtra plus ou moins belle, plus ou moins dense, plus ou moins verte etc.
Un gazon qui semble se dégarnir, ou qui jaunie, ou qui, plus généralement, parait moins beau, est un signe de ce manque d’éléments nutritifs. Il ne faut donc pas attendre, et lui apporter la matière organique dont il a besoin, via le terreau par exemple.
Le terreau n’est pas la seule alternative dont on dispose, on pourrait aussi utiliser du compost. Voilà les différences entre ces deux éléments :
le compost est de la matière organique décomposée. Par exemple des déchets alimentaires (épluchures de pomme), des résidus végétaux (reste de tonte, feuilles mortes…).
l’amendement, en plus d’apporter de la matière organique, modifie aussi la structure du sol. Il contient par exemple de la chaux, utilisée pour modifier le pH d’un sol, ou du sable, qui apporte de la légèreté à un sol lourd.
Le terreau en un amendement, c’est-à-dire qu’en plus d’améliorer la fertilisation du sol en l’enrichissant d’éléments nutritifs, il va modifier un peu la structure de celui-ci, en modifiant légèrement le pH et en aérant un peu la terre.
Le terreautage va aussi permettre de ramener de la vie sur le terrain, en stimulant l’activité microbienne du sol.
De quoi est composé le terreau ?
On retrouve évidement des éléments nutritifs, qui vont être absorbés par les racines des herbes. Les trois plus important sont l’azote (de formule chimique N), le potassium (K), le phosphore (P). C’est la partie fertilisante du terreau.
En plus de ces éléments nutritifs, on trouve aussi différents éléments organiques, le plus important étant la tourbe. On peut trouver aussi, dans de diverses proportions :
- des morceaux d’écorce
- des minéraux, comme la perlite
- des éléments chimiques, comme de la magnésie ou de la chaux
Ce sont ces proportions qui vont définir les caractéristiques de l’amendement. Par exemple, une forte quantité de chaux va permettre de relever le pH d’un sol acide ; la proportion importante de perlite ou d’écorce va permettre d’aérer un sol argileux trop lourd.
Comment choisir son terreau ?
Le premier facteur à prendre en compte est la qualité. Nous avons vu que le terreautage sert en partie à apporter de la matière organique au sol. Or, si on applique un amendement pauvre en nutriments, on risque de réaliser cette opération pour rien. Comment se repérer alors et faire le bon choix ?
Une bonne règle est d’éviter les terreaux les moins chers. Ces premiers prix sont composés presque uniquement de tourbes et de morceaux contenant très peu de nutriments (morceaux d’écorce à peine décomposés par exemple). Un terreau plus cher, au contraire, va être composé d’une plus grande variété d’éléments, et enrichira beaucoup plus votre sol.
Dans un second temps, choisissez un terreau en rapport avec votre sol. Si vous ne savez pas si votre sol a besoin d’être aéré, ou s’il faut modifier son pH, choisissez un terreau polyvalent, ou un terreau spécial gazon. Cela permettra de ne pas se tromper dans son achat.
Enfin, suivant la période où vous souhaitez réaliser votre terreautage (on verra quelles sont ces périodes juste après), il peut être bien de suivre cette règle :
- en automne, préférez un terreau enrichi en phosphore et en potassium
- au printemps, préférez un terreau spécifique aux propriétés du terrain
Un détail : si vous souhaitez seulement apporter de la matière organique à votre sol, vous pouvez choisir de déposer du compost plutôt que du terreau. S’il n’est pas encore assez décomposé, vous pouvez le passer dans un tamis, ce qui permettra de ne pas déposer de gros morceaux de résidus sur votre sol.
Quand mettre du terreau sur son terrain ?
Idéalement, il faut le faire après avoir scarifié son sol. La raison est simple : vous venez de casser la couche de feutrage, les racines des herbes vont pouvoir à nouveau accéder à l’oxygène et à l’eau, elles vont donc être en demande d’éléments nutritifs. De plus, après une scarification, la pelouse est affaiblie. Il faut donc lui apporter rapidement de la matière organique, que ce soit via du compost ou du terreau.
Il est intéressant de le faire aussi après avoir aéré le sol. Les petits trous creusés dans le sol vont permettre de déposer le terreau au plus près des racines, et cela permettra de modifier aussi la structure du sol, selon vos besoins. Le terreautage n’en sera que plus efficace.
On peut donc se fixer comme règle de le faire au printemps et à la mi-octobre, après avoir scarifié et/ou aérer son sol.
Comment terreauter son gazon ?
Comme nous venons de le voir, dans l’idéal, il faut scarifier ou aérer sa pelouse avant de réaliser un terreautage, car l’amendement pénétrera mieux dans le sol. Il faut aussi absolument désherber votre terrain. Il serait en effet dommage que les matières organiques profitent aux pissenlits ou autres mauvaises herbes plutôt qu’à votre pelouse !
Ensuite, suivez les recommandations du fabricant en se qui concerne la quantité à étaler. Il faut compter en général entre 5 à 10 litres de terreau par mètre carré de pelouse.
Puis, étalez le terreau sur une épaisseur d’environ 1 cm. Aidez-vous d’un râteau ou d’un épandeur pour un résultat régulier.
Enfin, arroser légèrement le sol pour assurer une meilleure pénétration du terreau. Attention de ne pas noyer votre terrain !
Râteau, épandeur, les outils pour étaler le terreau
Voici les choix possibles pour étaler le terreau sur son terrain :
à la main. Dans ce cas, délimitez votre terrain en carrés (en plantant des piquets aux coins par exemple), et faites un test sur un carré pour vérifier que vous déposez la bonne quantité d’amendement. Avancer en lignes droites, et égalisez ensuite au râteau
avec un épandeur : cet appareil vous fera gagner environ 50% de temps, diminuera les risques de sur fertilisation et limitera les “effets rayés” (à la main, on peut apercevoir des zébrures plus vertes que d’autres)
L’épandeur est une sorte de chariot que l’on pousse sur son terrain. Il possède un réservoir qui va contenir le terreau. Il peut d’ailleurs servir aussi à déposer d’autres éléments, comme l’engrais. Idéalement, on peut régler la quantité de produit qui sort de l’appareil en jouant sur la largeur de la fente, et aussi la longueur de celle-ci.
En conclusion
Le terreautage est l’action de déposer sur son terrain du terreau. Cette matière est différente de l’engrais, puisque l’engrais apporte juste des éléments nutritifs, alors que le terreau permet aussi de modifier la nature du sol. Il ne faut d’ailleurs surtout pas déposer les deux matières en même temps, pour ne pas risquer un surdosage.
Terreauter son terrain va donc permettre d’apporter de la matière organique, de modifier la structure du sol et de stimuler l’activité microbienne du sol. La pelouse ainsi nourrie sera plus belle, paraîtra plus dense, et sera plus résistante aux maladies.
Il est donc intéressant de réaliser un terreautage après avoir scarifié ou aérer son terrain (c’est-à-dire vers mars-avril, et vers mi-octobre). La raison est double : la pelouse est affaiblie et a besoin d’éléments nutritifs, et les trous dans le sol faciliteront la pose du terreau au plus près des racines des herbes.
Il ne faut surtout pas choisir un terreau premier prix, qui risquerait de ne rien apporter à votre terrain. Préférez plutôt un amendement polyvalent ou “spécial gazon”. Ensuite, déposez-le et étalez-le sur votre gazon, à la main ou en vous aidant d’un appareil fait pour libérer une même dose de produit : un épandeur.